Au début des années 60 du siècle précédent, l’Espagne était un pays socialement inégal, économiquement retardé et souffrait d’une dictature qui nous mettait à l’écart du reste de l’Europe. En à peine une génération, le panorama a radicalement changé. Les espagnols ont pris très au sérieux le changement de politique et ont réalisé une transition modèle ; ils ont pris au sérieux le fait de résister et ont fait face, avec intégrité, au terrorisme ; ils ont pris au sérieux le pluralisme d’idéaux, valeurs et modes de vie, ils ont pris au sérieux notre intégration à l’Europe. De plus, après avoir fait de l’Espagne une économie puissante, l’Espagne a changé sa mentalité collective au sein du domaine économique, avec une attitude nouvelle et positive, de plus en plus répandue, par rapport à la fonction patronale (surtout dans le cas des PME, qui aujourd’hui, son la 3ème institution la mieux évaluée par les espagnoles, selon le dernier sondage réalisée par Metroscopia). On continue de craindre donc – et non sans bonnes raisons- cette économie financière galopante qui a déraillé. Quand dans un certain cas, le quota de patience social est saturés, il se produit des mouvements comme le 15-M ou comme la plateforme de victime de l’hypothèque, qui si atteignent une attention universelle, c’est précisément, pour le caractère civique, raisonnable et encore prudent de ses approchent
L’Espagne violente est un mythe du passé. Personne ne questionne, aujourd’hui, ni même au milieu de l’actuel catastrophe économique et social, le système démocratique. Il ne semble pas facile de trouver dans notre environnement européen une société qui sait se maintenir si patiente, solidaire et généreuse au milieu d'une crise si profonde et avec un tel manque de leadership public.