Kierkegaard desespoir
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Les figures du moi dans le Traité du désespoir, Chapitre I par Nicolas Rouillot
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Les figures du moi chez Kierkegaard dans le Traité du désespoir, Chapitre I :
L’enjeu du chapitre est de traiter du désespoir qui est une maladie de l’esprit : ce desespoir peut prendre trois figures : • celui du désespéré inconscient d’avoir un moi (pas un vrai désespoir) ; • celui du désespéré qui ne veut pas être lui-même ; • celui du désespéré qui veut être lui-même.
L’homme se définit avant tout comme esprit, cet esprit est son moi. Le moi est donc ce qui fait problème : il est « un rapport se rapportant à lui-même ». Le moi est donc en premier lieu, un rapport, c’est-à-dire qu’on n’est pas soi de manière immédiate. Dans un rapport en effet, il y a toujours une médiation de quelque chose. Pour le moi, ce rapport est un rapport à soi-même, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de conscience immédiate de soi. On peut développer cette idée en critiquant l’expérience que chacun peut faire de son moi. On croit par exemple que le moi est une conscience de soi-même évidente et immédiate. Or cela revient à nier l’idée que le moi se construit à travers une histoire, une éducation, selon des mœurs et des traditions là avant lui. En réalité, la prise de conscience de soi se réalise dans un processus. Cela contredit donc l’expérience première que chacun peut faire de soi-même. Autrement dit, dans ce cas précis où l’on définit le moi comme « un rapport se rapportant à lui-même », le moi est un devenir qui ne peut se saisir lui-même immédiatement car il échappe toujours à lui-même. Pour comprendre cela, on peut faire l’expérience de pensée suivante : si l’on essaye de penser au moment présent, pendant qu’on pense on n’est pris dans un flux perpétuel qui fait que le moment présent ne se laisse pas saisir : dès qu’on croit le saisir, il fait partie du passé. Le