Kibagisme
Ailleurs, sous l'influence des colons (Kivu, Katanga), ou de particularismes propres a une region plus évoluée (Bas-Congo), la these federalistes risque de l'emporter. Dès lors, il n'est plus question de conserver la structure administrative de la période coloniale: "La question se pose aujourd'hui de savoir s'il faut faire du Congo un Etat unitaire decentralisé ou s'il faut lui conferer la structure politique d'un Etat fédéral."
Le choix dépend surtout des dirigeants de l'Abako qui depuis trois ans, refusent le dialogue avec l'administration : si les dirigeants de l'ABAKO acceptent de discuter un compromis sur l'avenir du Congo avec l'administration belge, elle se ralliera au fédéralisme. De toutes facons, la secession du Bas-Congo doit etre evitee a tout prix : elle porterait atteinte aux interets economiques de l'imperialisme en le privant d'un de ses debouches sur l'ocean, provoquerait la secession du Katanga et la dislocation en chaine du Congo, tout en dressant contre la Belgique les provinces unitaires.
Par contre, si la Belgique ne parvenait pas à engager le dialogue necessaire a la decolonisation, il faudrait prendre de vitesse l'ABAKO en dotant le Congo d'institutions politiques et d'un gouvernement central le plus vite possible, des 1960 : "Devant une telle situation, la mise en place d'un appareil politique complet sauvegarderait mieux les chances de la Belgique d'etablir avec le Congo un regime de communauté qu'un processus plus lent conduisant presque ineluctablement a une situation anarchique et révolutionnaire dans les centres importants du pays."
En effet, la secession du Bas-Congo entrainant celle du Katanga et la formation d'un gouvernement dans les