Jésus le messie de l'ilsam
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Il ne faut pas oublier que le christianisme naissant a progressivement divinisé Jésus. Ainsi, dans un premier temps, les Synoptiques présentent Jésus comme un guérisseur et un maître spirituel. Puis, dans les actes des apôtres il apparaît comme un prophète, seigneur et Christ. Ensuite, saint Paul le dépeint comme fils de Dieu et rédempteur universel. Enfin, l'évangile de Jean le décrit comme le « Verbe » de Dieu, un être surnaturel descendu du ciel pour annoncer la venue du royaume de Dieu. C'est sur cette conception que se fondera le Credo chrétien qui, quant à lui, pose ouvertement le postulat de sa divinité. Or l'islam, sans conteste, reconnaît en Jésus le guérisseur et le maître spirituel des Synoptiques ; et aussi plus qu'un simple prophète, le Messie des actes des Apôtres ; il le présente également comme le « Verbe de Dieu », « un Esprit émanant de Lui », un être de « Pure Essence »… Mais curieusement, ne lui reconnaît pas directement la qualité de fils de Dieu. Ne faudrait-il pas dès lors chercher à s'accorder sur la portée exacte de cette appellation ? Enfin, l'islam le considère encore moins comme Dieu lui-même, tout en admettant parallèlement qu'il en représente une émanation directe et spécifique… et en lui reconnaissant une nature tout à fait particulière par sa naissance et sa mort qu'il présente clairement comme « surnaturelles » : «Or, pour Jésus, il n'en est pas ainsi, la préparation de son corps et de sa forme étant impliqué dans le souffle spirituel [que Gabriel projeta en Marie]. Tel n'est pas le cas pour les autres êtres humains, [mais la préparation du corps précède l'inspiration de l'esprit]. » (Ibn Arabi, La sagesse des prophètes). D'ailleurs il semble important de souligner ici que le Jésus des évangiles ne s'est jamais présenté comme étant lui-même Dieu, mais simplement comme le « fils » du Père qui est le Dieu unique. En effet, Jésus réfute tout caractère de divinité. Pour ne citer qu'un exemple : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne