À partir de février 1848, Jules Vallès participe activement aux événements révolutionnaires (qui font du "collège royal "un "lycée national"). Le 26 février, il participe à une manifestation républicaine dans le centre et le 27 assiste à la plantation d'un arbre de la liberté place Royale (rebaptisée de l'Egalité) aux côtés de son ami Charles-Louis Chassin. Début mars, celui-ci fonde le Club républicain de la Jeunesse de Bretagne et Vendée, qui organise une manifestation pour l'abolition de l'esclavage. Le club est cependant surtout consacré à la réflexion et ne se réunit que le jeudi et le dimanche. Fin mars, les dirigeants du club rencontrent le Commissaire de la République, Maunoury ; celui-ci leur explique que la meilleure chose à faire pour un jeune républicain, c'est d'étudier avec assiduité. Vallès estime que c'est une réponse de pion4. En recrutant des élèves d'autres établissements de la ville, Jules Vallès réussit à devenir président du club, dans une perspective plus révolutionnaire que celle de Chassin. Il propose un programme radical : suppression du baccalauréat, des examens, "liberté absolue de l'enfance"5, etc. Le proviseur du lycée réagit à ce moment en informant les parents et en leur demandant d'intervenir auprès de leur enfant. Le journal nantais de droite L'Alliance fait état de cette affaire. Le club perd alors l'accès qu'il avait à un local prêté par les autorités et périclite. Quelques-uns de ses membres, dont Jules Vallès, se manifestent cependant en juin, au moment de l'insurrection des ouvriers parisiens ; ils envisagent de partir à Paris pour aider les insurgés, mais la mairie n'organise que le départ de gardes nationaux pour les combattre. Le 27 juin, au moment du départ des volontaires (au Port Maillard), Vallès et ses amis viennent manifester leur opposition, ce qui est rapporté dans L'Alliance du lendemain6. Tout cela n’empêche pas Jules Vallès d’obtenir le 1er prix d’excellence en 1848, alors qu’il n’avait eu que le 2e en 18477.
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