Jean Giono "Ivan Ivanovitch"
« Ivan Ivanovitch Kossiakoff » est la 4ème nouvelle du recueil. Il s’agit certainement d’un récit autobiographique à partir d’un souvenir de la 1ère guerre mondiale à laquelle a participé l’auteur, on peut le voir à la fin de la nouvelle lorsque l’auteur achève le récit par : « Ivan Ivanovitch Kossiakoff a été fusillé au camp de Châlons en juillet 1917 » tout en replaçant le temps de la narration au temps de l’écriture, c’est-à-dire que l’on revient au moment précisément où l’auteur vit : « Manosque, 1920 ». Dans ce passage, l’auteur qui s’est précédemment lié d’amitié avec le personnage éponyme de la nouvelle, se voit envoyé avec ce dernier en mission de surveillance des convois des lignes ennemies. On a ici une brillante démonstration d’amitié qui outrepasse les difficultés du langage qui oppose les deux personnages (Giono est français tandis qu’Ivan est russe).
Dans quelle mesure ce passage traite sur fond d’humour (banalisation) la fusillade d’ennemis occasionnée par leur signalement quand bien même cette action présente un caractère bouleversant et terrible ?
Nous verrons tout d’abord comment les deux personnages s’appliquent dans l’exécution de leur mission puis comment Giono arrive à persuader son compagnon d’épargner des faucheurs de blé qui récoltent la ration des chevaux.
Tout d’abord on peut voir que comme c’est le cas dans « Solitude de la pitié », Giono choisit de ne pas nommer les lieux ni certains personnages : « du bois de B. » (avant : « le petit homme-femme ») Au final, comme si le seul personnage digne d’être nommé était son camarade « Ivan ».
On peut voir que Giono procède toujours par émission d’images au moyen de diverses métaphores pour nous décrire ce qu’il voit (puisqu’il s’agit d’un écrit autobiographique), description et scènes d’action