Jean Genet Les Bonnes
a) Présentation de l’auteur+ contexte historique et littéraire : Dans Les Bonnes, Genet dénonce la condition des domestiques et défend les opprimés. Il démontre que les rapports entre les maîtres et les valets sont des rapports de dominant/dominé, de violence et d’humiliation. Les bonnes se trouvent réduites à leur condition sociale et perdent leur identité propre, sombrant dans le tragique. b)présentation du texte : deux domestiques, Claire et Solange qui sont également sœurs jouent une pièce de théâtre dans le théâtre : Claire joue le rôle de leur maîtresse, tandis que Solange est Claire. c)Problématique : Comment la mise en scène des deux sœurs met-elle en valeur le rôle de dominé/dominant qui existe entre la patronne et son employé ? Quels sentiments ressortent alors de ce jeu théâtral ? d)Plan : Nous verrons tout d’abord de quoi est constituée la relation entre Madame et sa bonne pour terminer sur la mise en évidence d’un contraste à travers le jeu théâtral.
I-Une relation de domination humiliante a)La domination Dans cette scène, la domestique s’occupe des pieds de Madame. On peut dire qu’elle est à ses pieds, qu’elle est à genoux devant cette femme au bel apparat. Le champ lexical des vêtements riches est très présent : mes toilettes, la robe blanche pailletée, l’éventail, les émeraudes, les bijoux, les souliers vernis. Solange est présenté de façon inhumaine par sa maîtresse : elle est amoureuse d’un pauvre homme, elle crache, elle est laide. L’antithèse « belle » pour désigner Madame et « laide » pour qualifier Solange met en évidence cette domination de l’une sur l’autre et l’humiliation qui s’ensuit.
b)L’humiliation La maîtresse ne fait qu’humilier sa domestique par des propos virulents et rabaissants. Elle attise son envie avec sa richesse et montre sa supériorité : « Ceux [les souliers] que vous convoitez depuis des années » (l.5) Elle l’enjoint (=elle lui ordonne) d’avouer qu’elle a eu une relation sexuelle et qu’elle est tombée