Jean Cervoni
Jean Cervoni est né en 1933. Il est docteur en linguistique générale. Depuis 1991 il est professeur de linguistique générale et française à l'Université de Nantes.
Chapitre Premier – L’objet de la linguistique
Pour Saussure « la linguistique devait se limiter à l’étude de la langue en elle-même et pour elle-même, la langue étant définie comme un système de signes et de règles, trésor collectif déposé dans chaque cerveau, ensemble de conventions propres à tous les locuteurs d’un même idiome, code unique et homogène leur permettant de communiquer. » Mais, sauf code, il a exclu autres composantes de la communication. Pour Saussure la langue est un objet artificiel.
La problématique énonciative dans la phrase hors du contexte. Une phrase comme « Le chat de ma tente est sur le tapis » a un contexte verbal et un contexte situationnel. Mais la phrase « D’incolores idées vertes dorment furieusement » n’apporte pas de sens, même si elle respecte des règles syntaxiques. La première phrase est donc, intelligible tandis que seconde ne l’est pas. Chaque mot dans cette phrase est un mot français et il porte une signification, mais l’ensemble de mots ne donne pas une phrase qui a un sens. Donc, pour former une bonne phrase il faut obéir aussi des règles sémantiques entre les mots.
La phrase est intelligible quand on peut spécifier ses conditions de vérité. Pour la première phrase on a des conditions : un énoncé et produit d’une énonciation de cette phrase donc, il existait un chat qui occupait une position sur un tapis. Pour la seconde phrase il n’existe pas une condition vraie.
Chaque phrase a une modalité assertive, impérative, interrogative ou exclamative. Si on veut préciser conditions de vérité il est difficile de séparer la valeur descriptive de valeur énonciative de la phrase.
Le terme sens peut être utilisé au niveau de compréhension (de la phrase) ou au niveau d’interprétation (concerne l’énoncé). L’emploi de même terme aux