Je est-il un autre
Cela peut sembler insolite, mais à la question « Qui suis-je ? », personne d’autre que moi n’est mieux placé pour y répondre puisqu’il s’agit de mon identité, je suis moi. Toutefois, si l’on cherche une réponse plus exacte sur ce que nous sommes au plus profond de notre être, la réponse devient beaucoup moins évidente. Nous ne pouvons pas nous connaître nous-même. Selon Rimbaud qui a formulé « Je est un autre », nous ne sommes jamais identiques à nous-même. Nous sommes changeants, nous changeons constamment car nous vivons des expériences, des influences diverses auxquelles nous réagissons. Ces expériences et influences diverses nous construisent mais il y a forcément la part de l’autre là-dedans. L’autre nous construit, mais avons-nous vraiment besoin de lui ? Si nous avons besoin de l’autre, nous en sommes dépendant, mais si je suis dépendant de l’autre, suis-je encore libre ?
Néanmoins une question persiste : Qui est ce « je » s’il n’est pas moi mais un autre ? Le « je » peut très bien être vu comme un simple pronom personnel utilisé constamment dans la grammaire française, mais si « je » n’est pas moi alors il est un autre. Or l’autre désigne tout autre que moi, différent, mais toutefois il est également dit comme étant mon semblable, mon alter ego.
Nous verrons dans un premier temps le « je » introduit par l’altérité avec le problème de l’identité qui démontre qu’elle est essentielle pour l’homme. Puis nous aborderons le « je » influencé par l’autre c’est-à-dire les influences portées sur nous par les autres et qui remet en cause notre liberté ainsi que notre façon d’être. Sommes-nous réellement libre si nous sommes sous l’influence des autres ? Alors nous terminerons sur le « moi » construit par l’autre en nous appuyant par exemple sur nos relations sociales, sur notre besoin de communiquer, pour démontrer que l’autre est le « bâtisseur » de nous-même, qu’il nous transforme selon sa façon d’interagir avec nous. Nous verrons