Itinérance
L'itinérance existe depuis longtemps à Montréal. Clochards et «chambreurs» font partie de longue date du paysage de la cité, et particulièrement du centre-ville. Mais l'ampleur du phénomène est une réalité plus récente qui s'explique par la décroissance économique qui a eu un impact important sur les personnes les plus fragiles de la société.
L'itinérance : le reflet des maux de la société toute entière
L'itinérance constitue une préoccupation qui interpelle l'ensemble de la société. Ses symptômes procurent de précieux indices sur les limites et la fragilité de la solidarité sociale. Elle annonce notamment la faillite de la plupart des moyens utilisés pour tenter de renforcer les liens sociaux. Comprendre l'itinérance, c'est donc comprendre la société entière, dans la manière dont elle inclut ou exclut les personnes et dans la manière dont elle essaie ou non de remédier à l'exclusion.
Dans ce contexte, définir l'itinérance doit s'inscrire dans une compréhension globale des enjeux qu'elle pose. Alliant une lecture de causes individuelles à celle des causes structurelles, l'itinérance doit alors être comprise comme le produit d'une combinaison de facteurs qui nient et fragilisent la place qu'occupent certaines personnes au sein de la société. Parmi ces facteurs-clés, soulignons :
1. un déni de droits 2. un processus d'exclusion 3. un processus de marginalisation 4. un processus de vulnérabilisation.
L'itinérance : le reflet de la négation de droits
Comprendre l'itinéranceSi l'itinérance découle de choix de société qui ont pour effet d'individualiser chaque élément de la société, elle s'articule d'abord en niant des droits aux personnes qui en sont affectées. Les transformations sociétales majeures qui ont accru les inégalités sociales avec les années sont venues tellement bouleverser les structures de nos sociétés que de plus en plus de personnes ne parviennent pas ou plus à y trouver une place. Pensons