Italie fasciste
La religion fasciste
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Une fête politique, dans les années du régime fasciste, revêt une importance exceptionnelle. Tout d’abord, le rassemblement est annoncé à l’avance, par la radio, les journaux et, dans les rues, par haut-parleur. Tout le monde en parle, se prépare : on repasse les uniformes, on lustre les bottes, on rassemble les fanions et les emblèmes de cette nouvelle société fasciste qu’est devenue l’Italie…(…)
Parfois, lorsqu’il s’agit d’un évènement considéré comme historique, ainsi la proclamation de l’Empire italien en 1936, le texte de l’allocution du Duce est imprimé, distribué à l’avance ; On organise les tribunes, l’agencement de l’espace. Les moindres déplacements sont prévus. L’ordre hiérarchique est établie : membres du Parti national fasciste, chemises noires, miliciens, anciens combattants, organisations de jeunesse, de femmes, d’universitaires, groupes professionnels, en uniforme ou avec leurs insignes de reconnaissance…
Chants martiaux et discours doivent se succéder en ordre parfait. La tension et l’excitation montent ? Puis le grand jour arrive. (…)
Pendant longtemps, historiens et observateurs n’ont vu dans les cérémonies fascistes que des mises en scène totalement artificielles destinées à « amuser » le peuple pour le détourner des vrais problèmes et à mettre en valeur, grossièrement, la puissance du régime.(…). Mais (…) elles sont apparues profondément ancrées dans un système de croyances, souvent irrationnelles, liant intimement l’émotion et la raison. L’historien italien µEmilio Gentille, professeur de sciences politiques à l’université de Roma-La Sapienza, dans un livre paru en 1993 (…), La religion fasciste, pose clairement l’hypothèse : on peut bien considérer le fascisme comme un système cohérent de croyances et de rites, c’est-à-dire comme une véritable religion.(…)
Dès avant 1922, exaltant la violence, le nouveau mouvement de Mussolini (…) impose le mot d’ordre « croire, obéir,