Ishango1
(Par Sam MASSOK)
Au courant des années 1950, l’archéologue belge Jean de Heinzelin fait des fouilles archéologiques dans les environs d’Ishango, au Congo. Ishango est un petit village au bord du Lac Rutanzige (ex Lac Edouard) à la frontière entre le Congo et l’Ouganda. Au cours de ses recherches, il découvre un os d’environ 10 cm de longueur. Le long de cet os, s’alignent 3 colonnes d’encoches. La première colonne comporte des groupes de 11, 21, 19, 9 encoches. La deuxième colonne présente huit groupes de 3, 6, 4, 8, 10, 5, 5, 7. Sur la troisième on trouve des groupes de 11, 13, 17, 19.
Un premier coup d’œil à ces colonnes, montre que la première colonne obéit à la règle « 10+1, 20+1, 20-1, 10-1 ». Les premiers groupements de la deuxième colonne s’ordonnent comme un fragment de table de multiplication de 2 « 3-6, 4-8, 5-10 », mais la séquence 5-7 échappe à cette hypothèse et la remet donc en cause. La troisième colonne est constituée de nombres premiers compris entre 10 et 20. Un nombre premier est un nombre qui ne peut être divisé que par 1 et par lui-même. Par exemple 7 et 5 sont des nombres premiers.
La première et la dernière colonne interpellent l’esprit à travers les séquences logiques des chiffres qu’on y découvre. Cet étonnement est encore plus grand, lorsqu’on considère la dernière colonne où les séquences « 11, 13, 17, 19 » renvoient aux nombres premiers compris entre 10 et 20. Historiquement, les nombres premiers sont plutôt une découverte des mathématiciens grecs. L’âge de l’os d’Ishango a été estimé à 20 000 ans. Ce résultat laisse donc à penser que 2 000 ans avant les mathématiciens grecs de l’Antiquité, nos ancêtres qui vivaient à Ishango auraient eu l’intuition des nombres et surtout des nombres premiers, et qu’ils savaient compter et calculer.
Cette vision n’est pas communément acceptée, surtout en ce qui concerne les nombres premiers. Bien