ironie voltairienne
Voltaire s’attaque à un certain nombre d’ennemis dans Candide. Mais il les attaque rarement directement, de face, en cherchant à leur dire leur fait ou leurs quatre vérités. Le texte de
Candide comprend peu d’insultes, peu d’accusations directement et nettement formulées comme telles. En fait, comme très souvent Voltaire utilise une des armes favorites du Siècle des Lumières, et qu’il maniait mieux que quiconque : l’esprit, et plus particulièrement l’ironie.
On remarque, en particulier dans Candide, trois procédés utilisés pour créer cette dernière.
1 — LES PARODIES DE GENRES
Le conte - Candide se présente en effet comme un conte et reproduit certaines caractéristiques de ce genre (Il y avait en Westphalie, le fait que les personnages sont indestructibles, etc.)
Mais alors que dans le monde du conte, tout est parfait, celui que parcourt Candide vire rapidement au cauchemar.
Le picaresque - Le genre picaresque est caractérisé par les aventures d'un héros pauvre et débrouillard, dont les aventures sont des épisodes reliées entre elles par un fil directeur assez lâche. Certes nous retrouvons ici le fil rouge (le voyage), mais le héros n’a rien de débrouillard.
Nombreuses parodies partielles
— Bible (le paradis terrestre de TTT au chapitre I; et en pleurant il entra dans Surinam au chapitre XIX, etc.)
— Romans galants (Candide et Cunégonde derrière le paravent, les aventures de Cunégonde)
— Épopée (la description de la bataille dans les premières phrases du chapitre III)
2 — LE DOUBLE POINT DE VUE
Presque tout ce qui est raconté est vu selon une double focalisation. Le plus souvent on trouve :
— un point de vue interne, celui de Candide, qui voit le monde à travers le filtre de l’optimisme de Pangloss.
— un point de vue omniscient (ou focalisation zéro) qui correspond à un narrateur lucide.
Les rapports de ces deux points de vue sont réglés de manières diverses; parfois on devine l’un à travers l’autre (chapitre I), parfois l’un succède à l’autre,