Ion de platon
Dérouté par la dialectique serrée de Socrate, Ion tente de se raccrocher aux idées qui lui tombent sous la main. Le rhapsode n’est peut-être pas le mieux placé pour juger de tous ces passages, mais saura apprécier « le langage qu’il convient de prêter à un homme ou à une femme, à un esclave ou à un homme libre, à un subalterne ou à un chef ».
Mais, poursuit Socrate, qui du rhapsode ou du capitaine est le plus compétent pour commander à des marins ? C’est bien sûr le capitaine. Et qui du rhapsode ou du général peut le mieux parler à des soldats ?
Ici Ion se raccroche à son tout dernier argument, de salut : le rhapsode, en ce domaine, est tout aussi compétent que le général, affirme-t-il. Interrogé par Socrate, il est ensuite amené, sans peut-être l’avoir prévu, à en conclure que l’art du rhapsode et l’art de la guerre sont un seul et même art, et qu’étant le meilleur rhapsode de Grèce, il en est aussi le meilleur général.
Pourquoi alors, demande Socrate avec un parfait sérieux, les Athéniens n’ont-ils pas depuis longtemps été chercher Ion pour le mettre à la tête des armées ? Voilà qui est un réel gâchis ! C’est, explique le pauvre Ion, qu’étant de la cité d’Éphèse, il n’est pas habilité à embrasser une telle carrière.
Le dialogue s’achève sur cet épisode absurde et destiné à l’amusement du lecteur. À bout de force, Ion finit par se contenter du titre d’ « homme divin » que Socrate lui offre ironiquement, et prend