Dans la pensée économique, s’opposent deux grands courants d’analyse proposant des visions du chômage et de la croissance radicalement différentes. En effet, le courant néoclassique qui raisonne en termes d’équilibre a érigé l’égalité entre investissement et épargne comme un principe économique. Si Keynes reconnaît l’égalité comptable de l’investissement et de l’épargne, il ne partage pas le point de vue suivant lequel l’épargne détermine l’investissement. Selon John Maynard Keynes, l’investissement est fonction des anticipations des entreprises d’où le rôle essentiel qu’il leur attribue dans son analyse. Or les anticipations dépendent de la conjoncture, c’est-à-dire de la consommation que les entreprises espèrent. De ce fait, il faut selon Keynes stimuler la consommation pour que les entreprises investissent. Si la production est le gage de l’emploi et de la croissance, alors il est de la plus haute importance de les stimuler. Les deux analyses apportant des réponses différentes ouvrent ainsi le débat. Faut-il solliciter la consommation ou l’épargne ? Qu’y a-t-il de plus avantageux pour la santé de l’économie ? Nous tenterons de comprendre en quoi l’épargne peut contribuer à un investissement élevé puis nous montrerons que la production dépend davantage de la consommation et enfin nous dégagerons l’importance de la consommation et de la production en faveur de l’emploi et de l’investissement. Effectivement du point de vue comptable, l’égalité entre épargne et investissement se vérifie. Il semble donc qu’un niveau d’épargne élevé irait dans le sens d’un investissement élevé. C’est pourquoi on constate que les néoclassiques insistent sur cette variable économique. On verra donc comment l’épargne peut être stimulée puis nous expliciterons les difficultés que pose une telle analyse en période de crise.
En premier lieu, les néoclassiques sont hostiles à l’intervention de l’Etat dans l’économie. Plus précisément cette intervention suppose des impôts et taxes