Invention: le portrait de monsieur thénardier
Le mari, monsieur Thénardier était encore plus grand et gras que sa femme. C’était un ivrogne doublé d’un formidable voleur. La nuit lorsqu’il n’était pas trop saoul, il allait dérober des écus dans les bourses des clients de sa pension. Il était très habile pour les arnaquer, ce qui provoquait chez lui un énorme rire gras quant avec la Thénardier ils en avaient entourloupé un de plus. Il passait sa journée avachi dans le fauteuil du salon, une bouteille de rouge à la main à ricaner en regardant Cosette balayer et en lui aboyant des ordres.
Son visage coupé par une mystérieuse et grande balafre était pustuleux et parsemé de petites coupures rouges dues au rasoir qui le faisait jurer. Son large nez écrasé avait la forme d’une pomme de terre, et lorsqu’il ouvrait la bouche, on apercevait sa mâchoire édentée. Les quelques dents qui lui restaient ne lui permettaient pas de s’exprimer correctement. Il parlait d’une grosse voix grave qui, lorsqu’il était saoul en devenait incompréhensible.
Il était fort comme un bœuf, marchait à grandes enjambées et aurait pu écraser Cosette entre ses mains. La seule tâche qui lui incombait au sein de la maison était de recevoir les clients et de leur faire payer le prix le plus fort pour leur chambre. De temps en temps, quand la Thénardier le lui demandait, il allait dans la forêt couper un arbre ou deux qu’il ramenait en petits morceaux pour chauffer la maison.
Les gens avaient très peur de ce Thénardier et peu osaient lui parler. Il se moquait de sa femme et de ses manières ridicules en lui disant qu’il croyait avoir épousé une princesse. Le dimanche, il s’installait dans la cuisine ave sa femme pour chiquer du tabac en comptant les recettes de la semaine. Lorsqu’elle avait été bonne, la Thénardier envoyait Cosette chercher une bouteille à la cave sinon le couple passait l’après-midi à jurer, s’insulter, en tapant du poing sur la