Invention de deux figures louches
Pour gagner leur vie, ils venaient d’ouvrir une boulangerie mais profitaient de la moindre occasion qui leur était offerte pour abuser leurs clients sur la marchandise. L’homme, de nature belliqueuse, ne pouvait pas s’empêcher de brutaliser quiconque osait toucher à son étalage. Quant à sa femme, elle passait la journée entière à insulter les acheteurs qui ne réglaient pas assez vite. La clientèle fuyait et ils faisaient de moins en moins de bénéfices. Cela augmentait leur rancœur et les rendait encore plus désagréables.
Rien qu’en les regardant, vous aviez un sentiment de malaise et d’angoisse. Personne n’avait envie de se retrouver seul en leur compagnie. Leur physique était repoussant. Mme Vallais avait les cheveux gras et son visage était recouvert de boutons. Son mari, lui, avait toujours une expression malfaisante et ne souriait que pour se moquer des autres. Nul ne connaissait précisément leur passé mais de nombreuses rumeurs circulaient à leur sujet. Certains disaient qu’ils avaient commis un meurtre, d’autres prétendaient les voir rôder aux alentours du cimetière la nuit. Quoiqu’il en soit, ils n’étaient ni amicaux, ni sympathiques et n’inspiraient ni la sécurité, ni la confiance.
Pour autant, au début de leur vie, les deux époux avaient été de braves gens. Leur vie avait basculée en 1942 quand tout le village, les accusant du meurtre d’un résistant, s’était retourné contre eux et les avait dénoncés à la police. La prison était alors devenue leur quotidien