Intérêt philosophique du prince de marchiavel
Machiavel révolutionne la notion de politique et invente la science politique. Dans l’action politique, l’intérêt n’est plus d’accomplir un idéal parfois utopiste ou religieux (comme avec Rouseau, Marx), mais de comprendre les jeux politiques des hommes : conflits d’intérêts, ambition personnelle, relations avec les Grands et le peuple pour pouvoir soi-même devenir Prince. La morale et l’accomplissement de l’excellence humaine prôné chez les Anciens n’ont plus lieu d’être dans le domaine politique et entrent même souvent en contradiction avec la raison d’Etat. D’après cette raison, Machiavel ne distingue plus les Etats suivant leur légitimité, leur norme, mais d’après la manière dont ils sont conquis (crime, mérite…) et abandonne donc dans son ouvrage l’étude de la République.
A la différence de Platon, il se veut plus pragmatique en voulant montrer « la vérité effective de la chose ». Pensant qu’un simple particulier peut connaître un Prince comme celui-ci connaît son peuple, il présente la politique du Prince non pas comme le moyen d’assurer l’Etat le plus juste mais seulement de maintenir son Etat face à la Fortune parfois défavorable en utilisant de nombreux facteurs. Même la religion n’est décrite que sous un moyen de conservation de pouvoir au chapitre XI. Le but du Prince est évoqué dans l’introduction : « discourir de la conduite des Princes, et de leur donner des règles pour gouverner leurs Etats », mais un des autres objectifs est d’informer le peuple du rôle du Prince.
Machiavel récuse l’idée que le Prince serait mauvais et dominerait le peuple, en affirmant que c’est justement parce que le peuple est vil que le Prince doit s’aligner sur l’attitude de celui-ci pour se maintenir. Il témoigne de sa fascination pour cet homme « virtuoso », rusé, courageux, savant et sage alors qu’il méprise le peuple caractérisé par sa méchanceté, sa fourberie même s’il prétend en faire partie. Machiavel entend étudier la politique d’une manière