intro à Hopper
Les principaux motifs de son oeuvre sont : maisons dans des paysages vides, gares, homme seul dans une rue nocturne, fille dans sa chambre, nue devant la fenêtre ouverte. Sa manière y est aussi. La géométrie des façades, des trottoirs, des toits ou des poteaux électriques structure la composition par verticales et horizontales. Morceaux de nature, meubles et corps s'y trouvent pris, sans la moindre possibilité d'évasion.
Sur ce point, la constance d'Hopper est flagrante des années 1920 à sa mort : d'Hotel Room, en 1931, à New York Office, en 1962, le système ne faiblit pas. Chose plus remarquable encore : il s'applique aux vues d'extérieur aussi fermement qu'aux espaces clos. Les cimes des arbres tracent une droite, les herbes sont uniformément rases et l'électricité projette des triangles blancs sur le sol le long de la station-service. Tout cela est logique, aussi logique que du Mondrian : puisque le monde nouveau est dirigé par les sciences exactes et leurs chiffres, la peinture de ce monde est commandée par des angles, des parallèles et des proportions. Hopper, à son insu, annonce la rigueur ultramoderne du minimalisme new-yorkais.
Une des œuvres les plus célèbres de Hopper est Nighthawks, inspiré d’une nouvelle d’Hemingway. Ce tableau sera la source d’inspiration de nombreuses œuvres : le cinéma – de Scorsese à Antonioni, d’Hitchcock à Wenders -, la photographie, la littérature américaine, la BD, sans oublier des séries télé comme Mad Men. Et Nighthawks inspire encore un titre à Tom Waits, un albumconcept au guitariste des Stone Roses John Squire, ou la pochette de l’album Crush du groupe anglais Orchestral Manoeuvres In The Dark.
Nighthawks