Interview
Ils ont entre 20 et 35 ans, ont fait des études supérieures, ont un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne et ne veulent surtout pas qu'on les traite comme des consommateurs moyens. Les kidults ou adulescents, comme les nomme Corinne Maillet dans son livre Le marketing adulescent, n'ont pas fini de faire couler de l'encre et les marques de s'y intéresser. D'où vient ce phénomène ? Quel est son avenir ? Que veulent ces consommateurs et comment le marketing y répond ? L'analyse de Corinne Maillet.
Le marketing adulescent, par Corinne Maillet (Village Mondial 2007)
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Quelle évolution avez-vous remarquée depuis la première édition de votre livre en octobre 2005 ?
Corinne Maillet. En 2005, nous observions le début du phénomène adulescent, en terme de marketing, avec des produits au design proche de celui du jouet, très simple. Et de produits adulescents éparses, nous sommes passés à une consommation de masse en 2007. Les grandes marques s'y mettent. Danone a lancé ses yaourts "Les deux vaches", à un prix assez élevé et au design enfantin, en misant sur le buzz et en évitant la publicité traditionnelle. Un marketing alternatif permet ainsi aux consommateurs de parrainer une vache sur le site web de la marque pour cinq euros et de recevoir des nouvelles de sa part. Qui sont les adulescents ?
Je pense que le terme adulescent qualifie mieux une attitude qu'une appartenance sociologique. Il s'agit de jeunes entre vingt et trente-cinq ans qui sont pris entre les obligations de l'âge adulte et la nostalgie de l'enfance. Dès les années 1980, le psychanalyste Dan Kiley les décrivait dans le syndrome de Peter Pan. Nés en partie de la crise