Internationale communiste
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Le plus ancien et le plus puissant parti social-démocrate d'Europe, leader de la IIe Internationale, n'est pas le seul à abandonner du jour au lendemain des années de militantisme pacifiste, au nom de la défense de la patrie « agressée ». Dans tous les pays belligérants, socialistes et syndicalistes marxistes font de même, à l'exception de groupes minoritaires et d'individualités, ainsi que des petits Parti socialiste serbe et Parti social-démocrate de Hollande, et des cinq députés sociaux-démocrates du POSDR russe, qui refusent de voter les crédits à la Douma, mais annoncent qu'ils ne tenteront pas de saboter l'effort de guerre. Partout les ouvriers (et les paysans) répondent comme un seul homme à la mobilisation générale. Le sentiment national forgé par des siècles d'histoire l'emporte sans grand mal sur la lutte des classes théorisée au XIXe siècle, démentant toutes les prévisions. C'est la faillite spectaculaire de la IIe Internationale. Ses partis-membres, impuissants à empêcher la guerre, sont maintenant divisés, et ses militants se retrouvent face-à-face dans les tranchées.
Lénine ne pardonnera jamais au SPD et aux sociaux-démocrates ce qu'il considère comme leur « trahison ». Dès la conférence de Zimmerwald (1915) et celle de Kienthal (1916), où il retrouve divers militants européens hostiles à la poursuite de la guerre, il proclame que l'Internationale de 1889 est morte à jamais, et qu'il faut donc en reconstruire une troisième. Il prône également le défaitisme révolutionnaire, et « la transformation de la guerre civile interimpérialiste en guerre révolutionnaire mondiale ». Tous les participants sont cependant loin de le suivre alors sur ces points, et en Russie, Lénine est minoritaire même parmi ses camarades du parti bolchevik.
Toutefois, rentré en Russie à la suite de la révolution de Février 1917, Lénine conduit en quelques mois les bolcheviks au pouvoir à la surprise générale (révolution d'Octobre). Il s'adresse en vain à tous les belligérants pour