Intellegent
Le roi Tsongor
Le personnage du roi Tsongor est placé au cœur du roman, en témoigne le titre éponyme, mais qui n’appréhende le
personnage que par le biais de sa mort. En effet, cette dernière est un élément structurant, car elle est le point d’origine deux mondes, suit les batailles et assiste au passage des morts. Finalement, il trouve la paix lorsque Souba l’enterre dans le tombeau des montagnes.
de la guerre et du voyage initiatique de Souba. Elle dure des mois et des années, au cours desquelles Tsongor, pris entre
Le roi Tsongor, l’homme Tsongor, est un personnage ambigu, contradictoire et obscur, tourmenté par son passé, dont la part sombre se découvre au fur et à mesure de la narration. Lorsque son père, sur son lit de mort, refuse de lui donner son royaume en héritage et lui rit au nez, Tsongor part avec pour seul bien une pièce de monnaie, déterminé à conquérir
le monde, hanté par le rire de son père. Vingt ans de conquêtes et de tueries le portent à la tête d’un empire immense Le chef de guerre sanguinaire cède le pas au père généreux et au souverain plein de sagesse.
et merveilleux. Il a « vieilli à cheval » et dans le sang. Las, il décide de cesser ses conquêtes et d’administrer son royaume.
Le portrait de Tsongor que construit Souba au fil de son errance lui dessine un « visage d’éternité » dans des lieux hautement symboliques. Ainsi découvre-t-on les différentes facettes du personnage : • • • • • • •
pour Tsongor le glorieux, un palais splendide dans les jardins suspendus de la ville de Saramine ; pour Tsongor le bâtisseur, une pyramide dans la forêt des baobabs hurleurs ; pour Tsongor l’explorateur, une ile cimetière dans l’archipel des manguiers, « les dernières terres avant le néant » ; pour Tsongor le guerrier, des salles troglodytiques peuplées d’« une armée immense de soldats de pierre » dans les plateaux rocailleux des terres du Centre ; pour Tsongor le père, une haute tour avec à sa cime une