La construction de statistiques sur le travail des femmes est une préoccupation récente. De plus, les statistiques sont une simplification de la réalité. Concernant le marché du travail, les statistiques sont construites, ainsi que l’explique P. Bollé (2002), selon une conception qui stipule que le marché du travail est constitué de « travailleurs typiques » (un homme qui exerce un emploi régulier, à temps plein, dans l’industrie). D’une part, la production de statistiques sexuées est contradictoire avec cette norme et d’autre part, les femmes exercent souvent des emplois atypiques (temps partiel, emplois précaires,…). Les statistiques sur le travail des femmes sont donc souvent inexistantes ou incomplètes. Comme le rappelle F. Gaspard (dans H. Delavault et al., 2002, p.15), le constat des grandes divergences entre pays européens concernant le nombre de femmes élues au sein des parlements nationaux a été fait lors d’un colloque organisé à Athènes en 1992 par la Commission européenne, sur les femmes et la prise de décision. A partir de cette date, le mouvement en faveur de la parité s’est développé et les femmes ont demandé des statistiques sexuées dans tous les secteurs d’activité. Leur but est de comprendre et de combattre les disparités entre hommes et femmes dans la vie professionnelle, et plus particulièrement là où se prennent les décisions. Dans la résolution du 20 mai 1999 concernant les femmes et les sciences, le Conseil européen de la recherche a invité les Etats membres à mettre à disposition les informations existantes sur l’équilibre entre les sexes au sein du personnel employé dans la recherche et le développement. La Commission européenne a institué en 1999 un groupe de fonctionnaires nationaux (le groupe d’Helsinki sur les femmes et les sciences, voir w www.cordis.lu)visant à promouvoir la position des femmes dans la recherche scientifique au niveau national. Les statistiques sur la place des femmes dans la recherche et l’enseignement supérieur en