Texte de la 249e conférence de l'Université de tous les savoirs donnée le 5 septembre 2000. LE NOUVEAU DEFI DU STOCKAGE DE DONNEES par Jacques Péping Notre civilisation a produit plus d’informations durant ces trente dernières années que pendant les cinq mille ans qui les ont précédées. En 1999, on estimait à 4 % la quantité mondiale d’information numérique exploitable sur ordinateur, le reste étant sous forme papier, microfilms ou d’autres formes analogiques. Ce pourcentage sera de 15 % en 2004 ; à partir de maintenant, plus de la moitié de l’information que nous allons créer sera déjà sous forme digitale ! Enfin, 4 ans ont suffi pour atteindre cinquante millions d’utilisateur d’Internet, alors qu’il aura fallu vingt ans aux micro-ordinateurs et quarante ans aux postes de radio pour atteindre ce même nombre. Ces quelques images montrent la fantastique accélération avec laquelle nous entrons dans l’âge de l’information. Cela montre aussi le défi difficile auquel est confronté le stockage de données. Nous verrons comment les technologies réagissent, comment les architectures évoluent. Nous mettrons l’accent sur le SAN, ce nouveau concept de stockage en réseau, qui est en train de révolutionner le stockage de données, pour terminer par une réflexion sur le stockage du futur.
Le défi posé au stockage de données
Avec l’ère de l’information, on change souvent d’échelle. Premier changement d’échelle, la livraison annuelle mondiale de stockage externe, c’est-àdire tout le stockage installé à l’extérieur des micro-ordinateurs et des serveurs. Elle s’exprime maintenant en millions de téra-octets alors qu’elle s’exprimait en milliers de téraoctets au début des années 1990, un rapport mille ! Un téra-octet, c’est mille milliards d’octets (un octet, c’est huit bits 0 ou 1, ça représente un caractère) ; en équivalent papier, c’est 40 000 arbres détruits, 20 millions d’images et 500 millions de pages de texte. Aujourd’hui c’est un système de 15 à 20 disques, pas plus