Influence des émotions sur l'interprétation d'une situation
I - INTRODUCTION
Dans cette étude, nous nous sommes intéressées au grand thème des émotions, qui s'inscrit ici dans le champs de la psychologie cognitive et expérimentale. Peut-on être induit à ressentir telle ou telle émotion ? Les films que nous regardons, les musiques que nous écoutons, les textes que nous lisons, peuvent-ils nous influencer dans notre ressenti du moment ?
Pour en savoir plus, nous avons construit une expérience pour répondre à la problématique suivante : L'induction d'une émotion influence-t-elle l'interprétation d'une situation neutre ? Si oui, dépend-t-elle du support utilisé, et de l'émotion induite ?
Nous sommes allées nous tenir au courant des expériences précédentes ayant été réalisées sur l'induction d'émotions et ses conséquences, et nous en avons trouvé plusieurs, dont celles que je vais décrire maintenant.
Une expérience utilisant l'hypnose pour induire un état émotionnel (triste ou heureux), réalisée par Bower en 1981, montre que les sujets, interrogés le lendemain sur leurs souvenirs du texte (triste ou heureux, selon les conditions) qui leur avait été lu sous hypnose, rappelaient trois fois plus de faits tristes que de faits heureux lorsque le texte avait été triste, alors qu'ils rapportaient des faits tristes et joyeux de manière égale en condition « joie ».
Une autre expérience, réalisée par Piolat et Gombert, portait sur « l'effet d'une couleur d'image gaie ou triste sur l'usage du lexique émotionnel par des enfants de onze ans lors de la rédaction d'un récit ». Ces expérimentateurs avaient pour hypothèse que, comparativement à la couleur triste, la couleur gaie devrait provoquer une baisse de la concentration des enfants sur les exigences de la consigne, et qu'ils emploieraient ainsi moins de lexique émotionnel pour évoquer le ressenti des protagonistes. Leur expérience n'a pas validé leur hypothèse : en effet, les enfants ont, au contraire, produit