Inflation
Si la récession a été moins sévère en France que dans la plupart des autres pays développés, c'est principalement grâce à la bonne tenue de la consommation des ménages. En 2009, la baisse des prix et certaines mesures du plan de relance avaient permis à la demande intérieure de faire de la résistance. Un effet qui s'était encore prolongé, de façon atténuée, en 2010. Mais les consommateurs français ne pourront plus compter sur ces deux soutiens en 2011.
La disparition de la prime à la casse, le 1er janvier dernier, va affecter les dépenses des Français. Instaurée depuis le début de l'année 2009, cette mesure a dopé les ventes d'automobiles en poussant les ménages à anticiper leurs projets d'achat. Le contrecoup devrait être significatif : l'Insee prévoit une baisse de 1,2 % de la consommation en produits manufacturés au premier trimestre 2011.
Mais surtout, les prix à la consommation sont repartis à la hausse : + 1,8 % entre décembre 2010 et décembre 2009, alors qu'ils avaient quasiment stagné l'année précédente. Cette inflation est en grande partie importée. Elle s'explique en effet par une flambée des prix de l'énergie, notamment du pétrole. Si l'on ne prend pas en compte les tarifs publics (électricité, gaz, tabac), ni les prix les plus volatils (énergie, produits frais), l'augmentation est beaucoup plus limitée. Cette inflation « sous-jacente », comme l'appellent les économistes, a même diminué en moyenne annuelle entre 2009 et 2010, passant de 1,8 % à 1,1 %.
En situation de surcapacités, les entreprises hexagonales jouent en effet la carte de la compétitivité-prix