S’intéresser aux addictions c’est prendre le pouls de notre société. Observer les pratiques additives c’est avoir un reflet, une image du monde dans lequel nous vivons.
Les comportements addictifs ont changé au fil du temps, ils se sont modifiés tout comme se sont modifiés nos rapports sociaux, notre éducation, nos centres d’intérêts, nos pratiques commerciales, notre technologie, nos outils de communications, le temps, notre environnement.
Certaines choses restent toutefois immuables : l’individu est social donc dépendant, il se structure au contact de ses pairs et de son environnement .il s’individualise, développe son potentiel d’autonomie en s’opposant, en se confrontant aux limites qui l’entoure, en expérimentant, en prenant des risques, en transgressant. Enfin, l’individu est en quête de plaisir et fuit tant que faire ce peut la souffrance.
On distingue principalement trois objectifs dans la consommation de substances psycho actives :
La recherche de plaisir
L’appartenance à un groupe et le renforcement identitaire
Le soulagement de tensions (potentiel thérapeutique)
Ces différents éléments mettent en lumière qu’être soignant dans le champ des addictions c’est être au cœur du rythme de notre société, c’est en toucher les limites. C’est côtoyer, accompagner, soutenir un pan de notre communauté qui peine à y trouver sa place ou qui renonce à y parvenir.
L’infirmier en addictologie se doit d’attacher une attention particulière à ses représentations personnelles sur les addictions et sur les conduites addictives, car nous constatons que celles-ci sont empreintes de signifiants sociaux importants et chargées des valeurs et des comportements caractérisant le monde dans lequel nous évoluons.
Le soignant doit être au fait des codes de notre société actuelle, ouvert et réceptif à leurs modifications ou évolutions ; en tout état de cause, les usagers qu’il rencontrera ne manqueront pas de l’y confronter.
La prise en charge d’adolescents ou de jeunes adultes