Incipit jean-jacques rousseau
PROBLEMATIQUE : De quelle façon, Rousseau nous présente t-il son projet autobiographique à travers son incipit ?
Pour y répondre, on pourra analyser successivement :
I. Une affirmation orgueilleuse de soi
II. La singularité du Moi et la singularité de l'oeuvre
III. L’autobiographie: intentions et difficultés.
I. UNE AFFIRMATION ORGUEILLEUSE DE SOI .
-L'étude de la situation de communication et en particulier des marques de l'énonciation révèle immédiatement l'importance du je .
-Plus de 40 marques de la première personne (pronoms et adjectifs possessifs) Le narrateur parle en son nom, c’est pourquoi nous pouvons dire que le narrateur est à la fois l’auteur et le personnage) Le pronom personnel « je » se situe souvent en position de sujet de phrases.
-Le destinataire au début du texte est le lecteur c'est ce dont on ne peut juger qu'après avoir lu le pronom indéfini « on » qui renvoie au lecteur.
-Dans la deuxième partie du texte, le destinataire est Dieu, désigné par les périphrases: le souverain juge, maître éternel, le pronom et l'adjectif possessif de la deuxième personne: -Rousseau s'adresse directement à lui au style direct, à partir de «Voilà ce que j'ai fait». (ce qui témoigne d'un certain orgueil).
-Les autres hommes sont simplement évoqués par comparaison à lui. Ils ne deviennent pas locuteurs, sauf à la ligne 19, mais dans une situation présentée comme invraisemblable «qu'un seul te dise, s'il l'ose.»
II. LA SINGULARITÉ DU MOI ET LA SINGULARITÉ DE L'OEUVRE
-Rousseau souhaite marquer sa différence, sa distance avec les autres hommes comme l’affirme les comparaisons «Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.»