Incipit de la condition humaine
Le lecteur est tout de suite plongé dans l’action : in medias res. Or on attend du début d’un livre qu’il situe le contexte spatio-temporel, les personnages et les enjeux de l’action. L’auteur choisit plutôt ici d’intriguer son lecteur, de susciter sa curiosité. Le lecteur est projeté dans les pensées du personnage de Tchen et plongé dans une atmosphère étrange et angoissante.
1. Une entrée dans le roman in medias res
2. Un personnage confronté à la mort
3. Une atmosphère symbolique
1. Une entrée dans le roman in medias res
a. Les repères temporels
• « 21 mars 1927. Minuit et demi. » : précision qui donne à l’événement une importance capitale. Le minutage accompagne l’angoisse devant ce qui est imminent. Apparemment le cadre temporel est vraisemblable.
• Pas de situation initiale : on est plongé dans l’action dont on découvre ici une péripétie (cf. schéma narratif)=> le lecteur est amené à s’interroger sur ce qui s’est passé avant, les raisons de ce meurtre….
• Passé simple et imparfait : système des temps traditionnel pour la narration mais la durée du récit est plus longue que celle de l’action (on met plus de temps à lire la page que l’action ne met de temps à se dérouler.) Il y a donc une impression de ralenti (cf. technique cinématographique) qui intensifie l’effet d’attente confirmé par la perception du temps qu’a Tchen : « dans cette nuit où le temps n’existait plus » ; « c’était toujours à lui d’agir ».
b. Les repères spatiaux
• Le lieu nous est signifié indirectement : le prénom du personnage (premier mot du texte) renvoie à l’Asie, la « mousseline »/ « moustiquaire » indique un pays chaud, le « building » et les « klaxons » des « voitures » suggèrent un pays moderne/européanisé.
• « là-bas, dans le monde des hommes » : ce lieu du crime