On appelle idéalisme toute théorie philosophique qui considère que la nature ultime de la réalité repose sur l'esprit, sur des formes abstraites ou sur des représentations mentales. Du point de vue de la philosophie de la connaissance, l'idéalisme s'oppose au réalisme, qui affirme que le monde externe a une existence indépendante de la conscience et de la connaissance qu'on peut en avoir. Du point de vue de la philosophie de l'esprit, l'idéalisme s'oppose au matérialisme, qui affirme que la réalité ultime est la matière. Quand l'idéalisme antique se contentait de valoriser d'une façon ou d'une autre l'intelligible du monde, les penseurs de l'époque moderne ont poussé parfois très loin la logique de cette relativisation de la réalité sensible. Au cours du temps, d'idéalisation en renforcement de la subjectivité, le crédit en l'extériorité du monde s'est réduit comme une peau de chagrin et l'idéalisme moderne résiste faiblement à la tentation de nier l'"altérité" de la réalité, qui est réduite dans sa totalité à de l'intelligible.
Descartes, idéalisme problématique (idéalisme empirique, selon Kant) : la pensée est la réalité la plus évidente, la réalité du monde extérieur est une problématique. Seul Dieu peut nous la garantir.
Leibniz, idéalisme monadique : les substances sont spirituelles, et Dieu établit une harmonie entre elles.
Berkeley, idéalisme immatérialiste : la matière est une fiction ontologique. Berkeley considère que la conscience attribue par erreur une objectivité à ce qui n'est qu'une production idéale. Cette doctrine nie donc que l'on puisse connaître le monde extérieur tel qu'il est puisqu'il n'existe pas en soi mais seulement dans la pensée. Une formule célèbre la résume : Esse est percipi aut percipere ("Être, c'est être perçu ou percevoir.") (Traité sur les principes de la connaissance humaine, 1710).
Kant, idéalisme transcendantal : limitation de la raison, distinction entre phénomène et noumène, c'est-à-dire entre l'expérience que nous