Ideologie du travail

1860 mots 8 pages
« L’idéologie du travail » [par Alain de Benoist] est un texte court, mais nourrissant. On y trouve une des critiques les plus habiles et les plus convaincantes de la théorie marxienne. Si certains raccourcis peuvent choquer (par exemple l’ignorance de l’étape pourtant fondamentale de la réforme grégorienne dans le rapport de l’Occident au travail), dans l’ensemble, l’exposé tient la route.

Pour Alain de Benoist (AdB), l’idéologie du travail prend son origine dans la Bible : dès les premiers chapitres de la Genèse, l’homme est défini par l’action qu’il exerce sur la nature. Et cela, avant même la faute originelle, qui ne fera qu’aggraver les conditions dans lequel le travail est conduit.

Fondamentalement, l’homme est l’agent du travail dans l’idéologie biblique. En cela qu’il instaure un rapport instrumental entre l’homme et la nature, l’héritage hébraïque s’oppose donc à l’héritage grec, et il annonce, déjà, la technique moderne. L’homme est objet de Dieu, mais la terre est objet de l’homme. Une éthique, puis une morale, découleront inéluctablement de cette idéologie (l’éthique protestante, par exemple). Le capitalisme est, en partie au moins, un produit de l’idéologie hébraïque du travail.

Il ya là, souligne AdB, une spécificité des cultures issues de la Bible, spécificité qui les oppose aux cultures traditionnelles, dans lesquelles l’homme est, d’abord, défini comme l’agent qui refuse de se soumettre au règne de la nécessité matérielle. AdB pense ici aux travaux de Marshall Sahlins, mais il aurait pu, aussi, citer Pierre Clastres.

On retrouvera un écho de ce point de vue traditionnel dans la conception gréco-latine, selon laquelle le travail est le propre de l’esclave, tandis que le citoyen est caractérisé par la possession d’un temps libre. Un temps qui lui permet de ne se consacrer qu’aux affaires de la Cité. Ici, l’idée contemporaine d’une relation entre le travailleur et le citoyen apparaît clairement comme un legs de notre héritage biblique. De

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