Identié
Analyse du sujet :
"Autrui" : l'autre, celui que je rencontre dans la vie quotidienne. Autrui sous-entend l'autre homme, on ne dira pas autrui à propos d'une chose ou d'un animal. Ce n'est pas encore mon prochain : selon le christianisme, autrui en tant qu'être humain créée par Dieu et que l'on doit d'aimer. L'ami n'est pas aimé selon une prescription religieuse, mais par affinité élective. Le prochain peut être n'importe qui, mais pas l'ami. Autrui n'est pas non plus d'emblée le semblable, c'est celui que l'on rencontre d'abord comme différent et dans sa différence. La plupart du temps, le concept du semblable renvoie à un idéal : ainsi, d'un point de vue politique les hommes doivent être considérés comme semblables, au sens où on leur confère des droits qui sont semblables. Pour le chrétien les hommes sont semblables au sens où ils sont des natures créés à l'image de Dieu etc. Ainsi l'expression "mon semblable, mon frère" véhicule toute une morale et ne repose pas sur un constat de fait. Ce qui est important, c'est la notion de vis-à-vis, de face à face, de rencontre d'un autre dans une coexistence qui n'est pas d'abord une proximité.
"Est-Il" : indique que le sujet implique la question : qui est autrui et demande un essai de définition. Autrui est-il connaissable ? La forme de la question ne ferait pas problème dans l'ordre de l'objectivité. On peut dire "le carré est-il un polygone régulier?", sans que cela surprenne car ce qui est visé c'est l'essence du carré. Mais peut-on atteindre l'essence d'autrui comme on atteint l'essence du carré ?
"un autre moi-même": expression qui forme un tout. Dans un couple uni, ou à propos de l'ami dans l'amitié-vertueuse, on dit de l'autre qu'il est "un autre moi-même". En notre absence, il nous connaît si bien qu'il peut, si nécessaire, décider à notre place, comme nous l'aurions fait. Nous sommes presque l'un et l'autre interchangeables. Cette relation suppose une