Hétérogénéité
Le problème qui me préoccupe, plus que l'hétérogénéité d'origine est celle de niveau que l'on constate. En effet comment donner un cours, dans lequel chaque élève doit en principe apprendre les mêmes choses à des élèves qui ont au départ des connaissances, des capacités et mêmes des modes de pensée totalement différents. Comment faire face à une classe de 25 élèves où cohabitent des élèves très doués, des élèves moyens et des élèves faibles ? Quelles sont les solutions réalistes pour que les meilleurs ne s'ennuient pas et les moins bons, qui le souhaitent, ne décrochent pas ? Je souligne le fait que l'enseignant peut réussir à amener vers lui ou plus exactement vers la matière uniquement un élève qui le souhaite et qu'il ne peut en aucun cas obliger un élève à travailler s'il ne le souhaite pas.
Un livre de Marie-Danielle Pierrelée donne une solution qui semble très intéressante, mais qui ne peut être réalisée qu'à l'échelle d'un état ou tout du moins avec l'accord de celui-ci. En effet la solution qu'elle propose nécessite l'éclatement des classes et le regroupement des élèves dans trois types de groupes : les groupes de tutorat, ceux de projet et finalement ceux d'apprentissage. Les deux premiers regroupent des élèves de niveaux différents, alors que le dernier regroupe les élèves selon leur niveau dans une matière donnée. Elle décrit également comment la mise en place d'un tel système serait possible, au moins à titre expérimental. Cette solution n'est pas à la portée d'un enseignant, ni même d'un groupe d'enseignant, mais doit venir d'une volonté politique. De plus certaines questions restent en suspens par exemple "où l'élève se fera ses copains, s'il change de groupe sans cesse ? (groupe d'appartenance)" ou "quelle place laisse-t-on aux apprentissages réalisés au sein d'un groupe ?".
Dans le chapitre 2 du "manuel de survie à l'usage des enseignants", on parle des effets des travaux de groupes en milieu hétérogène. On y indique que