Hume, traité de la nature humaine
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" Dans la quatrième partie du livre un du Traité de la Nature Humaine, Hume, suivant la logique empirique qui est la sienne, déconstruit l'édifice métaphysique traditionnel de la philosophie. En effet, prenant les perceptions de l'esprit pour données premières, Hume a bâti dans les parties précédentes un système où l'imagination, en tant qu'elle est le lieu des perceptions et qu'en elle les perceptions sont reliées suivant des liaisons naturelles induites par le contenu même des perceptions ou par l'expérience de leur répétition, est le ciment de l'univers, le lieu où la nature prend forme. Après avoir montré, dans les premières sections de la quatrième partie, que la croyance en l'existence d'un monde extérieur, indépendant de nos perceptions, est une fiction de l'imagination dont le but est de rendre la nature vivable, et que l'identité que nous conférons aux objets est construite sur la ressemblance des perceptions à des intervalles de temps différents, construction qui s'élabore à l'intérieur de l'esprit, Hume, dans la sixième section, étudie ce que nous entendons par cet esprit, a-t-il une existence propre ou est-il lui aussi une fiction de notre imagination ? Dans le texte qui nous intéresse, Hume commence par exposer les thèses de la métaphysique de son temps, il reconstruit les arguments qui, depuis Descartes, ont fait pencher la balance en faveur de l'existence du moi, d'une identité personnelle indépendante : le « je pense, je suis » par l'évidence même de son intuition intellectuelle ne nous affirme-t-il pas l'existence du moi ? Les passions et les sensations en tant qu'elles affectent un sujet, ne sont-elles pas la gageure même de l'existence de ce sujet ? Mais, rétorque Hume dans le deuxième paragraphe, si nous pouvons avoir une idée du moi, c'est qu'un impression doit l'engendrer. Or quelle impression peut engendrer cette idée ? Aucune, car une telle impression devrait demeurer identique toute notre vie. Hume en conclut donc que