Humanisme et lumière
Dans quelle mesure le mouvement des Lumières est-il aussi un héritage de l’humanisme ?
« On ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l'homme. » affirma Pic de la Mirandole en 1486. Né au XIV° siècle en Italie, l’humanisme est un courant de pensée européen. Croyant au progrès humain et constituant ainsi une philosophie optimiste, elle prend pour sujet d’étude l’homme inscrit au sein de la nature.
Désignant un courrant de pensée du XVIII° siècle ainsi que les philosophes qui s’en réclament, les Lumières trouvent leur sens dans la devise énoncée par Kant : « Aie le courage de te servir de ton propre entendement. ». Il s’agit là aussi d’un mouvement européen dont les acteurs sont animés par une profonde considération pour les hommes et par leur foi envers le progrès humain.
Aussi pouvons-nous nous demander dans quelle mesure le mouvement des Lumières est-il aussi un héritage de l’Humanisme.
Nous analyserons dans un premier temps les points de convergence notables entre ces deux mouvements, avant de porter notre attention sur leurs divergences.
L’Humanisme et les Lumières se remarquent tout d’eux par une attitude critique envers la superstition. Dans le premier, nous pouvons noter Erasme et son Eloge de la folie où celui-ci met en évidence l’aberrance théologienne. L’astrologie est quand à elle jugée par Rabelais dans Lettre de Gargantua. Les philosophes du XVIII° siècle s’opposent aussi à la superstition comme nous pouvons le remarquer avec l’article Théologie de d’Holbach, Traité sur la tolérance de Voltaire ou encore Lettres philosophiques du même auteur.
L’éloge de la science et de la raison se manifeste aussi dans les deux mouvements. L’Humanisme développe en effet un véritable culte du savoir avec notamment le héros emblématique de Rabelais, Gargantua, qui sera comparé à « un abîme de science » , tandis que Locke sera jugé par Montesquieu comme étant un savant éclairé ;