Hugo vieille chanson du temps jadis
« Vieille Chanson du jeune temps » de Victor Hugo
Si de nombreux poèmes évoquent et donnent une voix au sentiment amoureux, rares sont ceux qui racontent une aventure complètement ratée. La chose est d’autant plus remarquable sous la plume de Victor Hugo, grand séducteur s’il en fut jamais. Néanmoins c’est bien lui qui narre, en 1831 ou en 1855, en neuf quatrains d’heptasyllabes en rimes croisées, sous le titre « Vieille Chanson du jeune temps », un souvenir d’adolescence où il n’a pas le beau rôle. Nous étudierons d’abord cette histoire d’amour inaboutie, puis la double idéalisation de la femme et de la nature. Nous verrons finalement comment le regret donne naissance à l’écriture.
2. Une image idéalisée de la femme et de la nature
Le narrateur est aussi aveugle à l’une qu’à l’autre.
a. la femme
- « belle » (v. 35) dans son physique (la blancheur de son bras, teint qui fait partie des canons de la beauté féminine jusqu’au début du XXe siècle, la petitesse de son pied) et dans son attitude (« droite »))
- féminine
- courageuse, elle prend des risques avec la morale.
- émue et émouvante (son « bras tremblant », ses efforts inutiles)
b. La nature »
- belle (« rosée », « parasols)
- personnifiée (« perles », « offrait », « courait »)
- asile idéal pour les amoureux, car il leur procure l’intimité (« parasols », « bois sourds »)
c. La correspondance entre la femme et la nature - Elles se ressemblent (le nom de Rose et la fleur, la rosée, les rossignols ; elles sont belles toutes les deux)
- La nature est complice de Rose (les oiseaux expriment ses sentiments et commentent la situation de son point de vue ; les éléments naturels lui donnent l’occasion de révéler son corps ; elle apparaît comme une nymphe des bois (dryade) et des rivières (naïade
Le poème raconte tout simplement une histoire d’amour ratée, ou plus exactement qui n’a pas eu lieu.
Un jeune homme et une jeune femme se promènent