Honoré
C'est pendant la période gaullienne que la France a conduit la politique étrangère la plus active et la plus nationaliste, aussi bien du point de vue des relations avec les États-Unis que de celui du rayonnement dans l'ancien empire colonial, de la construction européenne, de l'armement nucléaire. Le général de Gaulle n'a jamais remis en cause la signature du Pacte atlantique, les États-Unis offrant au continent une protection militaire contre la menace soviétique, et notamment un « parapluie nucléaire » (doc. 2), et cette appartenance au camp occidental est réaffirmée au moment des grandes crises internationales comme celle de Cuba en 1962. Mais la France devient pour l'Amérique un allié ombrageux et difficile. Le Général tente de mener une politique étrangère autonome à l'intérieur du camp occidental, critiquant Washington à propos de la guerre menée au Vietnam et n'hésitant pas à se rapprocher de la Chine et de Moscou. En 1955, De Gaulle annonce : « …nous n'acceptons pas d'être liés, fût-ce dans l'ordre financier, par des interventions armées contraires avec la Charte et auxquelles nous n'avons pas donné notre approbation » (doc. 2). En 1966, la France sort du commandement militaire intégré de l'OTAN ; l'année suivante, les troupes américaines stationnées dans le cadre du Pacte atlantique quittent le territoire français. Au niveau de la construction européenne, De Gaulle manifeste parfois de l'humeur envers les institutions européennes (il refuse à deux reprises l'entrée dans la CEE de la Grande-Bretagne, trop proche des États-Unis selon lui) mais il poursuit l'intégration de