Hitler, essai sur le charisme en politique, ian kershaw

3600 mots 15 pages
Introduction

Dans cet ouvrage, Ian Kershaw cherche à élucider les caractères exceptionnels de l'Etat nazi. Pour cela, il décide d'emblée de s'écarter des éclairages « Fascistes », « Totalitaristes », et « Hitléristes » qui, selon lui, n'arrivent à intégrer l'entité de l'objet étudié dans leurs analyses. Ainsi, se propose-t-il d'étudier « le pouvoir charismatique » de Hitler en s'appuyant sur la vision de la société sur Hitler, sur les circonstances de son arrivée au pouvoir et sur la concentration d'un pouvoir immense entre ses mains : le concept de « charisme » présentant l'avantage d'étudier la représentation d'un individu et non ses qualités inhérentes ainsi que la vision qu'à le chef de la nature de son pouvoir et du contrat implicite le liant à ceux qui le lui ont attribué ; « la communauté charismatique ». Remodelant le concept weberien, Kershaw voit dans le charisme « le substrat du pouvoir et le principe de son soutien de masse (la communauté charismatique) et du système politique édifié autour de lui » : expliquant ainsi une base de pouvoir instable et un dynamisme extraordinaire, éléments cruciaux du caractère exceptionnel de l'Etat nazi. Hitler paraît être un homme moyen ne s'étant « illustré » que la deuxième partie de sa vie. Pour comprendre les raisons « qu'ils l'ont rendu possible », l'auteur étudiera donc la consolidation de son pouvoir, les bases de sa légitimité, l'évolution des rapports de force avec ses alliés politiques ainsi que l'étendue, l'exercice et l'évolution de son pouvoir afin de dégager le degré d'autonomie dont il jouissait. Ian Kershaw, par ces interrogations, tente-t-il d'expliquer la concrétisation de Hitler au plan politique, de dégager l'exceptionnalité de l'Etat nazi en s'intéressant à la fois à Hitler comme «chef charismatique » et aux masses comme « communauté charismatique ».

Le pouvoir de l'idée

Si la personnalité de Hitler ne doit pas prendre une place prépondérante dans l'analyse du phénomène nazi, c'est vers

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