Histoire
UN DRAME VRAI
Le jeune homme, assis sur sa chaise en osier, ses mains fines sur les accoudoirs, basculait vers l’avant et vers l’arrière. Son visage, maigre et pâle, trahissait l’état dans lequel il se trouvait et seuls ses yeux d’un vert étincelant, l’éclairaient. Le bruit de l’osier craquelant à cause du balancement du jeune homme venait interrompre ce silence à couper au couteau qui régnait dans cette pièce sombre depuis déjà quelques jours.
La jeune femme dont les cheveux dorés et ondulés tombaient sur les épaules et la fine bouche et le nez retroussé dessinaient le visage, se tenait debout, prés de la vitre qui donnait sur la grande cours et fixait inlassablement les moindres faits et gestes du jardinier qui arrosait les pivoines, et coupait les mauvaises herbes.
On frappa à la porte. Le bruit tira brusquement le jeune homme de ses rêveries. Le craquèlement de l’osier s’arrêta de façon nette. D’une démarche raide, il se dirigea vers la porte, posa une main sur la poignée, et jeta un coup d’œil à sa femme. Il savait très bien qui l’attendait derrière la porte. On l’avait retrouvé, il ne pouvait plus se défiler.
Le jour de la mort du frère aîné, un appel anonyme mis en garde les enquêteurs. Un troisième frère aurait fait surface, du moins, c’est ainsi qu’il était vu par les habitants de la ville. On les appelait les trois mousquetaires. Ils avaient fais les quatre cents coups ensemble et ne se quittaient jamais, ou presque jamais.
Ce troisième mousquetaire ressemblait étrangement aux deux autres frères, ils avaient tous les trois ce même vert flamboyant dans les yeux. Grands, robuste et gracieux, ces messieurs faisaient des ravages auprès de ces dames. Conscients de leur succès, les jeunes hommes en profitaient et en jouaient. Tout les moyens étaient bons pour être plébiscité par la gente féminine. Mais voilà,