histoire
Il s’agit ici d’une critique assez radicale de l’interprétation chrétienne de la passion, qui en reste à sa signification négative et supprime la passion pour en pas en subir les dangers. Cette position n’est pas souhaitable aux yeux de Nietzsche, dans la mesure où elle supprime ce qui pourrait et devrait pourtant être une force de vie précieuse pour l’homme.
Anéantir les passions et les désirs à seule fin de prévenir leur bêtise et les conséquences désagréables de leur bêtise, voilà qui ne nous parait aujourd'hui qu'une forme aiguë de bêtise. Nous n'admirons plus les dentistes qui arrachent les dents pour qu'elles cessent de faire mal...Reconnaissons d'ailleurs en tout justice que l'idée de "spiritualisation de la passion" ne pouvait absolument pas être conçue sur le terrain qui a donné naissance au christianisme.Mais en agissant ainsi, l’Église fait preuve d’autant de bêtise que la passion elle-même : elle fait même preuve d’une bêtise plus grave, dans la mesure où elle pourrait prendre conscience de la force de la passion et ne serait plus alors obligée de la traiter de façon négative. Il y a donc une faute du christianisme, faute qui permet de le critiquer radicalement.
Car l'Eglise primitive luttait,on le sait, contre les "intelligents" au bénéfices des pauvres en esprit" : comment attendre d'elle une guerre intelligente contre la passion? L'Eglise combat la passion par l'excision: sa pratique, son "traitement", c'est