Histoire d'un destin
Je naquis dans la sombre et mystérieuse cité de Brâkmar. Le sort s’abattit sur moi dès ma naissance en quelque sorte, en effet, ma mère me fut arrachée par les mains de la mort en donnant la vie à ce Sadida qui contemple aujourd’hui la forêt d’Amakna.
Suite à la décision funèbre de la mort, je fus éduqué par mon seul père, entouré de mes frères, de fiers Sadida maniant l’élément de la terre avec une perfection comparable à celle de notre déesse vénérée. C’est ainsi que je commençais mon apprentissage de la vie, et de la mort simultanément, car j’accompagnais mes frères dans leurs parties de chasse, et les voyais ainsi exécuter nombre de créatures innocentes, les lacérant de leurs ronces et s’en allant, ayant gagné quelque expérience, censée augmenter encore leur puissance. Le fait que j’habitais à Brâkmar, m’obligeait également à assister à ces terribles raids qu’organisaient les Bontariens à l’époque, pour éliminer chaque habitant Brâkmarien. Ces soi-disant « anges » déclaraient alors à qui voulait l’entendre, que nous étions démoniaques, vils et malfaisants, nous, qui oppressés, n’avions d’autre choix que de combattre pour subsister face à ce monde, décidément cruel, qui avait décidé de notre perte.
C’est aussi au cours de l’un de ces nombreux excursions des anges sur notre territoire que j’assistais à la mort de mes frères, tués lâchement de quelques coups de dagues assenés par un sram roublard, qui jusqu’alors demeurait invisible à nos yeux. Dès ce jour, je sentis naître une grande haine envers ces soldats qui se proclamaient angéliques.
Aussi, bien que cela puisse sembler étrange à certaines personnes, j’avais malgré tout hérité du caractère paisible et réfléchi de ma défunte mère, et entrepris donc l’apprentissage d’un élément fascinant : l’eau, et c’est ainsi que je m’exerçais à lancer quelques unes de mes larmes, si sincères alors, sur mes dévouées poupées.
Cependant, j’héritais aussi de la fougue