Histoire Mémoires de la 2de guerre mondiale
Les premiers témoignages sur le génocide des juifs ne rencontrent au lendemain de la seconde guerre, qu’un écho limité dans l’opinion. Les victimes juives de la guerre sont confondues avec les autres victimes de la déportation. La complicité des autorités de Vichy est largement occultée. Le texte, extrait des mémoires récemment publiées de Simone Veil, revient sur les difficultés éprouvées par les survivants de la Shoah au lendemain de la guerre pour faire connaître le sort réservé aux juifs par les nazis. Parmi les déportés revenus de l’enfer concentrationnaire, les juifs sont très minoritaires (2 500, sur environ 40 000). Beaucoup d’entre eux doivent surmonter le sentiment de culpabilité d’avoir survécu, alors que leurs proches ont été exterminés dès leur arrivée dans les chambres à gaz d’Auschwitz. En évoquant les « regards fuyants qui nous rendaient transparents », Simone Veil suggère également le malaise que bon nombre de Français pouvaient ressentir devant l’évocation du génocide des juifs, dans un pays où l’antisémitisme s’était largement diffusé depuis la fin du xixe siècle et qui, même s’il faut tenir compte du traumatisme de la défaite de 1940, avait accueilli dans l’indifférence le statut