Histoire du droit : les modes de vie de la bourgeoisie au xix siecle
« De tous les changements extraordinaires que nous avons vus de nos jours, le plus profond sans contredit et le le plus complet est celui qui a renouvelé en France la constitution de la société civile. Cette révolution a rendu égaux devant la loi les hommes que le christianisme avait rendu égaux devant Dieu ». Voilà ce qu'affirme Mr Mignet en 1844 dans Mémoires de l'Académie des Sciences morales , et qui illustre bien le véritable choc sociologique qu'a entraîné la Révolution : la société française est bouleversée, et on assiste – entre autres – à l'émergence d'une nouvelle couche sociale : la bourgeoisie.
A l'origine, ce terme apparaît dès le XIème siècle et désignait les habitants du bourgs, dû au développement des villes. Mais la définition que donne une encyclopédie du mot « bourgeoisie » correspond à « la qualité de celui qui appartient à la classe intermédiaire, entre le peuple et la noblesse ». Un problème semble dès lors évident : qu'entend on par noblesse et peuple depuis la disparition des privilèges ? C'est l'auteur Ch.Bigot, dans Les classes dirigeantes, qui semble définir le mieux cette classe particulière de la population, qui combine aisance matérielle, éducation, instruction. En somme une partie de la société qui « a du temps non seulement pour le plaisir, mais pour l'étude, la réflexion, pour le progrès personnel.. et de vivre la postérité après avoir vécu eux mêmes ».
Si l'étude des bourgeoisies varie en fonction des époques et des pays, on s'intéresse dans ce cas à la société bourgeoise du XIXe siècle, en France exclusivement. Mais la question se pose de savoir quel est le type de bourgeoisie à laquelle on s'intéresse dans ce cas. Il existe en effet quatre catégories de bourgeois . La petite bourgeoisie, à la base de ce qu'on pourrait voir comme une pyramide hiérarchique, regroupe artisans, petits commerçants, boutiquiers etc , et s'est formé par une petite ascension sociale,