Histoire des idées et courants éducatifs
Cours n°1 : Qu’est-ce que la pédagogie ?
1) Les origines du mot
Le mot grec et son adaptation latine désignaient le serviteur, normalement un esclave, qui dans la société antique, dont on reconnaît là le style de vie aristocratique, était chargé de « conduire l’enfant » à l’école. Son rôle consistait à aider son jeune maître (porter son petit bagage, etc), mais surtout à la protéger contre les dangers de la rue, dangers d’ordre physique et surtout moral – on sait combien l’immoralité grecque s’en prenait à l’enfant (…). Mais, de la civilité puérile et honnête, on passait aisément à la formation du caractère et, plus généralement, de la moralité.
À l’origine méprisé pour sa condition servile et son origine souvent barbare, le pédagogue a vu, au cours des siècles, sa considération augmenter en même temps que l’importance de son rôle : sous l’Empire romain, il constitue, à côté de l’action des parents et des maîtres, un des éléments constitutifs de l’éducation. Le pédagogue ne quitte pas l’enfant, même à la maison lorsqu’il en a la compétence, il peut jouer auprès de lui le rôle d’un répétiteur (…) et, vu le peu de confiance que la société antique témoigne envers son école et son maître dans ce domaine, c’est à lui que revient la fonction d’éducateur sur le plan moral.
Henri-Irénée Marrou, Introduction,
Clément d’Alexandrie, Le pédagogue,
Livre 1, Editions du Cerf.
2) La maïeutique de Socrate :
Apprendre, c’est se souvenir
Ainsi l'âme, immortelle et plusieurs fois renaissante, ayant contemplé toutes choses, et sur la terre et dans l'Hadès, ne peut manquer d'avoir tout appris. Il n'est donc pas surprenant qu'elle ait, sur la vertu et sur le reste, des souvenirs de ce qu'elle en a su précédemment. (…) Car la recherche et le savoir ne sont au total que réminiscence. (…)
Vois-tu, Ménon, encore une fois, quelle distance il a déjà parcourue dans la voie de la réminiscence ? Songe que d'abord, sans savoir