Femmes et enfants juifs, en marche vers la chambre à gaz

Le récit de Primo de Levi couvre la période du 13 décembre 1943 au 27 janvier 1945. Au cours de son récit, très peu de références au contexte historique de l'époque nous sont données. Le livre s'ouvre sur une référence lapidaire et discrète aux "quatre ans de lois raciales" qui ont précédé son arrestation. Un bref retour en arrière justifie le "voyage" raconté dans le chapitre I. Il parle d'" une bande de partisans affiliés à la Giustizia e Libertà ", organisation antifasciste. L'interrogatoire qu'il a subi est relaté en une seule expression : "citoyen de race juive", préférant de pas préciser que les raisons pour lesquelles il se trouvait dans le maquis étaient aussi politiques. Son parcours se résume à quelques dates et à quelques noms de lieu : fin janvier 1944, arrivée au camp de Fossoli, près de Modène ; le 22 février 1944, départ pour Auschwitz. Il faut attendre le dernier chapitre pour avoir des nouvelles de l'extérieur du camp quand se produisent les premières attaques aériennes et que depuis la fenêtre de l'infirmerie, il aperçoit une portion de route sur laquelle défile l'armée allemande en déroute. Sinon, RIEN. Mais cette absence de données sur le monde extérieur et sur la progression de la ploitique hitlérienne est tout à fait révélatrice de ce que vivaient les déportés : ils étaient coupés du monde, ils vivaient hors du monde, occupés à survivre au jour le jour dans un lieu hors du monde dont les barbelés matérialisaient ce retranchement hors du temps. Aussi, pour mieux comprendre ce qui s'est passé et ce qui se passait, c'est un livre d'histoire qu'il faut interroger.

L'année 1919 voit naître en Italie Primo Levi, mais aussi " les Faisceaux italiens de combat", "oeuvre " de Mussolini ( 1883-1945) et en Allemagne, "Le parti national socialiste" avec pour chef Hitler ( 1889 - 1945).

Au congrès de Rome en 1921, on proclame l'existence officielle du parti fasciste qui compte