Histoire de l'impression
L’Inde, ou plutôt les Indes, tant il est vrai que cet immense territoire regroupe des traditions textiles aussi riches que variées, pratique l’art de peindre et d’imprimer solidement les colorants sur le coton depuis au moins le 1er siècle après J.-C. Les premières mentions d’importations en
Europe de cotonnades indiennes remontent à la fin du
XVe siècle, mais l’impact de ces productions sur la mode européenne est pour plus tard. L’intensification des échanges entre l’Europe et l’Asie avec la création des
Compagnies des Indes au XVIIe siècle crée un formidable engouement pour ces tissus légers, lavables, solides et somptueusement ornés de motifs propre à satisfaire le goût de l’exotisme de la société d’Ancien Régime. Cette mode et les procédés techniques des artisans indiens sont à l’origine de l’impression textile européenne.
Face au succès des indiennes et à l’importance du marché qui s’ouvre alors, les
Européens tentent de comprendre et d’adapter les procédés indiens. L’impression textile démarre en Europe dans les années 1640, précisément en Provence. Le plus ancien témoignage connu relate l’association d’un maître cartier (imprimeur sur papier) et d’un graveur de planche dans le but de teindre toilles pour servir à fere de vannes ou indianes, à Marseille en 1648. Ce document est une sorte d’acte fondateur emblématique de l’impression textile européenne. Rien d’étonnant du reste que ce rôle-clé de Marseille dans la naissance et la diffusion du nouveau procédé : l’impression européenne naît dans les espaces les plus ouverts aux contacts avec les marchands, Turcs et Arméniens surtout, porteurs des traditions indiennes.
En France, le succès des indiennes est tel qu’il devient rapidement digne d’intéresser le gouvernement royal. En 1686, une quarantaine d’années après le démarrage des premières manufactures françaises, est promulgué un arrêt prohibant l’importation, le commerce et