Hennebont - expultion des eudistes
Récit des évènements Nouvelliste du Morbihan du 28 mai 1903
A part sa joliesse, sa situation pittoresque sur le Blavet, son histoire même plus ancienne que ses pans de murailles, la ville d’Hennebont était renommée surtout par son pardon de N.D. du Vœu. Or, voici qu’une expulsion de religieux, un crochetage dans toutes les règles viennent d’attirer l’attention sur la charmante et sympathique petite cité qui jadis abrita Jeanne de Montfort, au cœur loyal et fort.
Les troupes. – On savait que le couvent de Kerlois était gardé. Les Eudistes au nombre de cinq pères et neuf novices s’y étaient solidement barricadés. Ils avaient à maintes reprises déclarés qu’ils cèderaient qu’à la force. Depuis huit jours des sentinelles veillaient constamment sur toutes les routes, prêtes à donner l’alarme, à provoquer une manifestation. A noter que les Hennebontais étaient d’autant plus en droit d’acclamer les Eudistes, que le Conseil municipal avait émis un avis favorable à leur maintien.le 62e de ligne, en garnison à Lorient, recevait l’ordre der se rendre au complet à Hennebont. L’ordre portait que tous les hommes valides des compagnies actives, sauf un cuisinier, prissent les armes. A 1h ¼ du matin, le régiment dont l’effectif à l’heure actuelle n’est guère supérieur à celui d’un bataillon, en raison des permissionnaires, partait, sous la conduite du commandant Bizol. Quarante-cinq gendarmes, commandés par M. le capitaine Gandon et pris dans toutes les brigades de l’arrondissement, Groix, Port-Louis, Lorient, Plouay, Auray, Belz, Carnac, etc. accompagnèrent, les uns la troupe, les autres encadrait les deux voitures qui transportaient le parquet de Lorient à Hennebont. Le parquet comprenait MM Allain, Procureur de la République, Fourcade, substitut, Sounes, juge d’instruction, Mansion, commissaire central de Lorient. Dans une des voitures se trouvaient trois crocheteurs, pris à Lorient. Ce déploiement de troupes à une heure