Henaire
«race» blanche porteuse d’une aptitude civilisatrice. Pour
Francis Galton (1822-1911), il y a quelques «races» au sommet qu'il faut à tout prix protéger de la «pollution» par la lignée inférieure. Au siècle dernier, le racisme «scien- tifique» se développe avec force et atteint son apogée avec le nazisme. S’appuyant tendancieusement sur les travaux de Charles Darwin, on prétend que l’inégalité des «races» est biologiquement et génétiquement fondée.
Aujourd’hui, le racisme emprunte d’autres visages. Selon le sociologue Pierre-André Taguieff, le racisme n’est plus reconnaissable aux formes qui faisaient de lui la bête immonde, aspects haineux et volontiers provocants. Il peut se manifester, ajoute-t-il, sous des habits plus respectables que sont la tolérance et le respect de la différence si bien qu’il devient très difficile d’en décoder le langage. Le racisme peut également se nourrir d’attitudes et de com- portements, de croyances et de valeurs qui prédisposent au rejet de l’Autre tels l’ethnocentrisme, la xénophobie et l’ethnicisme. Il est pourtant bien démontré que le racisme est une construction sociale et, comme l’a écrit le généticien Albert
Jacquard, la notion de «race» elle-même est scientifiquement sans fondements. Les recherches des vingt dernières années sur l’ADN ont d’ailleurs montré qu’en moyenne 99,9 pour cent des caractéristiques génétiques de tous les humains sur terre sont identiques et que la différence de couleurs de peau est attribuable à l’adaptation, au cours de l’histoire, de l’humain à des environnements