Hannibal barca
Il grandit durant une période de tension dans le bassin méditerranéen, alors que Rome commence à imposer sa puissance en Méditerranée occidentale : après la prise de la Sicile et de la Sardaigne, conséquence de la Première Guerre punique, les Romains envoient des troupes en Illyrie et poursuivent la colonisation de l’Italie du Nord. Élevé, selon la tradition historiographique latine, dans la haine de Rome, il est, selon ses ennemis, à l’origine de la Deuxième Guerre punique que les Anciens appelaient d’ailleurs « guerre d’Hannibal ».
À la fin de l’année 218, il quitte l’Espagne avec son armée et traverse les Pyrénées, puis les Alpes pour gagner le nord de l’Italie. Pourtant, il ne parvient pas à prendre Rome. Selon certains historiens, Hannibal ne possède alors pas le matériel nécessaire à l’attaque et au siège de la ville[7].
Pour John Francis Lazenby, ce ne serait pas le manque d’équipements, mais celui de ravitaillement et son propre agenda politique qui empêchent Hannibal d’attaquer la cité[8]. Néanmoins, il réussit à maintenir une armée en Italie durant plus d’une décennie sans toutefois parvenir à imposer ses conditions aux Romains. Une contre-attaque de ces derniers le force à retourner à Carthage où il est finalement défait à la bataille de Zama (ayant eu lieu entre Constantine et Tunis en Numidie).
L’historien militaire Theodore Ayrault Dodge lui donne le surnom de « père de la stratégie[9] » du fait que son plus grand ennemi, Rome, adopte par la suite des éléments de sa tactique militaire dans son propre arsenal stratégique. Cet héritage lui confère une réputation forte dans le monde contemporain où il est considéré comme un grand stratège par