Gurre mondiale
a) D’une dimension guerrière
L’on peut parler de dimension guerrière à proprement parler lorsque l’auteur a vécu cette guerre et n‘affabule pas quant aux faits réels. En effet, Jünger et Dorgelès ont tous deux combattu dans l’armée française, l’un comme engagé volontaire et l’autre comme fantassin engagé volontaire de la Légion étrangère française. Messieurs Dorgelès et Jünger, dans leurs œuvres respectives Les Croix de bois et Orages d’acier, ont retranscrit, « sans avancer de points de vue idéologiques ou moraux, […] de la façon la plus exacte et jusque dans le détail le plus cocasse la réalité sordide de la guerre. » 1 En effet, ils y racontent fidèlement leur vie de soldats français. Dorgelès décrit les obus comme « toute une meute lancée sur des débris de maisons »2 Il explique que « la fusillade crépitait […] sur cette troupe massée, la mitrailleuse bloqua son tir. »3 Un peu plus loin sur le front, Jünger raconte que « les masses de magnésium enflammé des fusées retombantes, dont certaines se consumaient tout près de [lui], et [qu’il cherchait] à écarter à coups de casquette, n’étaient pas moins inquiétantes »4 que « les balles [qui fauchaient] l’herbe haute au-dessus de [lui] »5
La distribution d’eau au front.
b) … à une dimension médicale…
Dorgelès et Jünger, tous deux engagés volontaires français, ont dû faire face à des situations hautement écœurantes : en effet, ils ont vu des tas de corps d’amis, de camarades, totalement décharnés, voire déjà en phase de décomposition. Le dégoût est donc accentué à nos yeux de lecteurs, qui imaginons l’horreur